Laurent Villepreux
avec vous et avec votre Lumix ! Nous avons navigué entre ateliers et entrepôts, arpentant les fonds de cour et les arrière-troquets sans oublier les cimetières, suivis même une fois par les gitans chatouilleux du bord de l’autoroute. Quand on glane nez au vent les images de la ville, on saisit des visages le long des comptoirs, des mains au cambouis des garages, des rires en bouquet au Parc des Beaumonts. Tout s’aiguise : je nous revois agenouillés au ras du trottoir devant une vieille fenêtre au rebut dont le verre brisé nous tendait un ciel à cueillir.
     De cette foule de clichés, un sacré tas d’épluchures, pas mal de fous-rires et une exposition. Laurent s’enfermait avec ses prises dans la chambre noire des techniques, à mon tour ensuite d’accompagner l’image de mes mots : il suffisait de bien écouter ce qui se disait là, sans ajouter de bavardage.
    Laurent Villepreux n’a pas peur de grand-chose. Une question technique fera l’objet d’un corps à corps avec appareil et logiciel : rien ne doit s’interposer, tout doit faire ressource, cela ne souffre pas discussion. Mais qu’on lui refile un vieux rossignol, il s’en arrangera. Je le crois capable de photographier sans appareil : il m’est arrivé d’entendre, dans son œil à nu, le déclic de la saisie. J’aime sa volonté – la rage d’apprendre, entreprendre et poursuivre – mais il a aussi la qualité deuxième : la disponibilité à ce qui s’offre, l’accueil de ce qui passe et qu’on recueille, c’est selon, dans une phrase ou un 24x36.
    Laurent Villepreux court volontiers les chantiers navals, usines désaffectées, lieux en court d’effacement. En ce moment il aurait aussi un faible pour les laveries automatiques, la nuit. Les cierges bariolés des églises. Et autres sillages humains.
    Je vous tiens au courant.
     Laurent est un ami et Villepreux un photographe. Ceci a lien avec cela : nous nous sommes connus par les yeux. Avant, nous parlions, nous ne faisions pas œil commun : il y eut Montreuil, et là-bas nous avons regardé le monde ensemble.
    Nous avions deux solitudes distinctes à promener. « Poor lonesome writer » je cherchais la chaleur d’un travail en commun ; pour lui, enjeu plus lourd, sauver sa peau d’un chagrin d’amour. C’est ainsi qu’on a crapahuté rue Robespierre et Gabriel Péri, écumé le boulevard Chanzy, shooté au Passage du Gazomètre, le tout claquant les dents à la saison des chrysanthèmes et des guirlandes.Que la Croix de Chavaux soit
Bonnard, 2, la nappe rayée.
Encore un peu d'été...
Bonnard, salle à manger à la campagne
Ci-dessous, d'anciens portraits -->
Souvenir d'Henry Bauchau
Nicolas Bouvier
HIsham Matar
So long Leonard Cohen
Samar Yazbek
Elzbieta Violet
  Hommage à Nelson Mandela
Laurence Benedetti
Charlotte Delbo
Magda Hollander-Lafon
Laurent Villepreux
Comme un tableau, comme une photo
« Longtemps ...»
La vie privée des objets
L'(en) droit d'auteur
Accueil
Catherine Vigourt