Il s’est passé hier un événement de première importance passé tout à fait inaperçu. J’ai abattu un arbre. On s’y est mis à quatre pour le descendre, avec les armes en vente libre : tronçonneuses, sécateur, élévateur électrique, cordage, tracteur. Qu’on relise ces derniers mots que j’ose écrire : ils ont la laideur de l’arsenal pragmatique. Aucun d’entre eux n’arrive à la cheville, que dis-je, à la première branche de leur victime, cet arbre qui dansait devant ma fenêtre de campagne.
    Il dansait car c’était un tremble, bien-nommé pour son frisson de feuillage au premier souffle d’air, faisant le pile ou face subtil, côté mat côté brillant. En tremblant mon arbre me chuchotait la confidence. Un murmure chaud, régulier, ressemblant à ce chuintement des bûches trop humides dans les feux de cheminée. Il faisait foyer.
   Pourquoi l’avoir coupé, alors ? Il était devenu haut et foisonnant, malgré les tailles pour le tenir en respect ; il ombrageait toute la pièce, menaçait la toiture et devint ces jours derniers, après bien des hésitations, une victime collatérale des ouragans aux prénoms idiots qui ravagent notre monde réchauffé. Je ne pouvais pas déplacer la maison.
    Feu mon Tremble s’était installé tout seul sur la pointe des racines : il était il y a quinze ans de l’épaisseur de mon bras, j’y cueillais sans effort deux chats aventuriers depuis disparus. Il a ombragé plus d’un déjeuner, avec l’épaisseur adéquate d’ombre, ombre beige et mouvante sur les siestes aussi. Il m’adressait fin août des feuilles jaunes en marque-page pour annoncer la rentrée. Au printemps il neigeait parfois une peluche avec ses breloques de pollen nommées chatons. Il disait le temps, celui des saisons et celui de ma durée, sans élever la voix, bien campé sur la terre. Il ne demandait qu’à être là.
     Ma fenêtre est claire, mais mon cœur plein de pénombre.
   Sur la souche j’ai allumé à nuit tombante trois bougies colorées. Un arbre n’est pas une chose. Nous nous sommes recueillis pour lui dans le silence qu’il laissait. Personne n’a ri.
    J’espère qu’il y a un autre ciel pour les arbres.
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